mardi 23 décembre 2014

La vigilance pour juguler une mémoire dangereuse (2)


2.      Analyse
Le spectre de l’insécurité chronique est bien la rhétorique des tenants du pouvoir en place. Ils se présentent comme garants de l’ordre, de « l’émergence » de la liberté et de la démocratie. Ils s’identifient aux mérites actuels du Tchad. Qui s’oppose à leur gestion des affaires publiques ou tient un discours autre entrave nécessairement au bien être du Tchad et des Tchadiens, il se rend responsable d’un éventuel chaos pareil à ceux que le Tchad a connu par le passé. La forme historique la plus radicale de ce chaos est la guerre civile tchadienne de 1979. Le Tchad était alors devenu un Etat néant jusqu’en 1982 et les Tchadiens étaient empêtrés dans une délétère situation faite de misère, de haine et de vengeances aux motifs souvent identitaires. La mémoire collective tchadienne garde encore vivante le souvenir de ces années sombres. Faire appel à cette mémoire dangereuse pour dissuader des soulèvements a tout pour être une arme psychologique efficace: Les « événements » de 1979 comme on les appelle communément ont laissé une plaie mal cicatrisée dans la croissance de l’identité tchadienne, une plaie qui peine à guérir. Ces événements sont encore mal assumés et peuvent provoquer de la paralysie, de l’inaction. Finalement personne ne désire ouvrir la boîte de pandore, personne ne veut se rendre responsable d’une crise pareille.

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